Marcel nous a quitté ce matin. Lui qui en rêvait tant est allé à Compostelle. Trop de souffrances, trop d'émotions ont eu raison de lui. Arrêt cardiaque. Nous sommes tous choqués mais gardons au coeur sa joie de vivre. Ainsi s'achève notre pèlerinage dans la tristesse mais la fierté d'y être allé avec Marcel.


Vers Compostelle

Chanson de pèlerin proposée à Marcel par son ami, Léo Gantelet, pour les randonneurs de Compostelle.

 

Je suis un pèlerin qui pèlerine

A travers les vallons et les collines

Qui va jour après jour, la vie est belle

Vers les trésors promis à Compostelle.

 

Parfois sur le chemin y’a des cailloux

D’la boue et d’la poussière et puis des trous

Sous le soleil brûlant comme l’enfer

J’ai l’âme et le cerveau tout à l’envers

 

Mais souvent y’a aussi beaucoup d’étoiles

Quand la nuit d’encre a déployé son voile

Alors mon cœur bondit dans ma poitrine

Je me sens tout ému et j’hallucine

 

Je repense à tous ceux que j’ai laissés

Dans mon pays là-bas tout angoissés

Si de tous les bourdons j’ai le plus beau

J’ai aussi le plus lourd sous mon chapeau.

 

Je vois des pèlerins des pèlerines

Qui tout autant que moi courbent l’échine

Mais le soir au bercail on fait la fête

Avec trois pots de vin et deux galettes.

 

Mon sac fait une bosse dans mon dos

En tout point je suis comme un escargot

C’est ma coquille à moi, c’est ma maison

Dedans j’ai tout c’qui faut pour la saison

 

Tous les matins mon ombre me précède

Et les après-midi ell’ me succède

Quand y fait beau et que le soleil brille

Mais pas quand l’ciel est bas même en Castille

 

Le Puy, Conques et Moissac et Roncevaux

Burgos et Léon et O’Cebreiro

Au bout du chemin qui n’en finit pas

Saint Jacques m’ouvrira bientôt les bras

 

J’ai touché le Portique de la Gloire

Embrassé Saint Jacques en chantant victoire

Il m’a dit « désormais moi je t’emmène

Sur mes plus beaux chemins quoi qu’il advienne »